SMS

Whatsapp tuera-t-il le SMS?

La capacité d’innovation des GAFAM cause souvent des dommages collatéraux.

De l’avis de tous les opérateurs, celle-ci a eu une conséquence concrète sur les Télécoms : l’essor des messageries instantanées et des applications d’appels via internet aurait réduit le trafic d’appels traditionnels et de SMS.

En 2011, Microsoft acquiert Skype pour la coquette somme de 8.5Md$, au nez et à la barbe de Facebook et Google, eux aussi intéressés. Pas découragé, Facebook s’offre Whatsapp en 2012 pour 19 milliards de dollars, bien qu’ayant lancé sa propre messagerie instantanée « Messenger » en 2011. Google répond en 2013 avec la création de Google Hangouts, plateforme de messagerie instantanée et de vidéo-conférence.
Constat d’alors: les utilisateurs délaisseraient la téléphonie traditionnelle, attirés par la promesse de messages et d’appels (vidéo) gratuits, au dépit d’une qualité de communication réduite et, jusqu’à il y a peu, du respect des règles sur les données personnelles (fait corrigé par le RGPD en Europe).

Daily message volume of OTT vs SMS

Toutefois, c’est une idée à nuancer !

A l’échelle du marché global, le nombre de sms envoyés par jour par utilisateur a augmenté entre 2011 et 2016, en plein croissance des messageries instantanées. Dans le même temps, l’usage de la messagerie instantanée décuplait et créait un tout autre type de conversation, moins utilitaire et plus conversationnel. Pourquoi ce nouvel usage ? En partie grâce à la gratuité mais surtout grâce à des formats plus variés, entre conversations de groupe et contenus riches (vidéos, gif, émoticônes, stickers…). Whatsapp ne tue pas le SMS, il crée un nouvel usage conversationnel.

Pourquoi ce nouvel usage ?

En partie grâce à la gratuité mais surtout grâce à des formats plus variés, entre conversations de groupe et contenus riches (vidéos, gif, émoticônes, stickers…). Whatsapp ne tue pas le SMS, il crée un nouvel usage conversationnel.
Certes, la réponse à ce problème est est plus compliquée mais elle n’est pas forcément celle qui s’est répandue.

Une baisse qui a mis du temps à se faire sentir, mais qui est aujourd'hui bien réelle.

Par ailleurs, le volume global de trafic voix sur mobile est resté sensiblement le même entre 2010 et 2015, la baisse d’usage par tête étant compensée par l’augmentation du nombre d’utilisateur. (source: Ericsson Mobility report 2015 Q3). Paradoxalement, même si cela est difficilement mesurable, les nouvelles applications auraient eu plus d’impact sur les appels que sur les SMS sur les premières années.

Pour un temps seulement... Sur les marchés matures, l’impact a fini par se faire sentir. Aux Etats-Unis par exemple le volume total de SMS avait chuté de -12% entre 2015 et 2016.

RCS Rich communication services

Quelques années après, la réponse s’organise avec le RCS!

Elle prend petit à petit la forme d’un nouveau protocole : le Rich Communication Service. Des SMS d’un nouveau genre, intégrant des fonctionnalités poussées : video, partage de géolocalisation, chat de groupe... Orchestré par le GSMA poussé par les opérateurs, ce nouveau service est finalement devenu le cheval de bataille d’un de nos GAFAM : Google. Le géant américain perçoit ces «nouveaux SMS/MMS» comme une réponse cohérente à la révolution des applications de messagerie instantannée dont il semble écarté. Comme un symbole de la collaboration GAFAM/opérateurs.

Whitepaper: GAFAM vs Opérateurs: amis ou ennemis?