Connaissez-vous les « e-déchets » ? Il s’agit d’une nouvelle typologie de déchets apparue lors des dernières décennies, au fil de la révolution des nouvelles technologies. Ces malheureux génèrent un gros problème : ils sont très rarement recyclables, ou du moins très rarement recyclés !

En 2016, 44 millions de tonnes de e-déchets ont été produits à travers le monde, selon le rapport « globale e-waste monitor » de l’ITU. L’équivalent de 4 500 tours Eiffel ! Nos téléphones portables et autres appareils mobiles (tablettes, objets connectés…) représenteraient 3,9 millions de tonnes à eux seuls.

Voilà donc l’un des nombreux challenges que nous apporte l’avancée des télécommunications : comment créer des appareils durables, recyclables et respectueux de l’environnement ?

Depuis maintenant 5 ans, la start-up néerlandais « Fairphone » s’évertue à répondre à ces questions.

Tout commença en 2013, à Amsterdam, quand ce qui n’était jusqu’alors qu’une campagne de sensibilisation sur les matières premières des smartphones devint un projet commercial.
L’idée : développer un modèle de smartphone respectueux de l’environnement, des gens qui le produisent et de l’utilisateur.

Ce vaste programme repose sur un élément clé : la transparence. A l’instar de la coque transparente de certains Fairphones, tout dans ce projet est visible : les composants du téléphone, leur provenance, les marges réalisées par l’entreprise, etc.
Cette notion de transparence s’applique tout au long de la chaîne de production afin de trouver des remèdes aux grands maux de l’industrie du smartphone : comment rendre le produit durable ? Comment s’assurer que le sourcing est responsable.

This is not a phone, it is an opportunity to change the industry

Sourcing responsable :

Pendant 5 ans, Fairphone s’est dévoué à repenser le sourcing dans le contexte internationalisé des nouvelles technologies. Il fut souvent reproché aux grandes firmes de ne pas être assez regardantes sur les agissements de leurs fournisseurs. En effet, certains de ces fournisseurs s’avérèrent exploiter des enfants ou utiliser des matières premières extraites de manière irrespectueuses de l’environnement.

La première étape du projet Fairphone fut donc de retracer toutes les matières impliquées dans la fabrication d’un smartphone : cobalte, or, cuivre, nickel, Gallium… Ensuite, il fallut comprendre d’où venaient ces matériaux. Surtout, comment étaient-ils extraits et à quel coût humain ou écologique ? Le nickel, par exemple, provient en bonne partie de mines Philippines réputées pour causer une pollution des eaux catastrophique dans la région. A l’autre bout du globe, le travail de personnes mineurs dans certaines mines d’or africaines interroge lui-aussi la responsabilité des producteurs de smartphone.

En appliquant une logique de transparence à ses fournisseurs, Fairphone parvint aujourd’hui à une meilleure traçabilité des matériaux et un sourcing fiable. En témoigne leur travail sur le sourcing d’or en Ouganda, en partenariat avec Stop Child Labour (SCL), UNICEF et Fairtrade Foundation. Mais qu’en est-il de la transformation et l’assemblage de ces matériaux ? Notre smartphone est avant tout la somme du travail de centaines d’hommes et de femmes. Dans quelles conditions ?

Fairphone a décidé de tisser des liens profonds avec les entreprises qui confectionnent leurs appareils. La start-up développe ainsi des programmes de formation et de supervision avec BroadWay Group, le sous-traitant chargé des coques de protection, basée à Hong Kong. Ce partenariat vise à améliorer en continu les conditions de travail des employés impliqués. Du bas de la chaîne de création de valeur (sourcing), nous remontons donc vers la fabrication. Dernier impact, et pas des moindre, l’utilisation faite par le consommateur final.

Réparez, réutiliser, recycler :

La position la plus radicale de la start-up néerlandaise est peut-être celle adoptée sur l’obsolescence programmée.
Loin de toute considération commerciale, Fairphone vend des pièces détachées pour entretenir son smartphone, forme ses utilisateurs à les réparer et organise la collecte des appareils en fin de vie. La critique du mode de consommation prôné par les grands fabricants est claire.
La réponse à la problématique des e-déchet l’est aussi : réparez, réutilisez, recyclez.

En somme, Fairphone applique ses valeurs de durabilité, de respect et de transparence tout au long de la chaîne de valeur. Une manière de prendre à bras le corps la question des e-déchets mais aussi, plus largement, l’impact social et écologique des nouvelles technologies. Alors, tentés par un changement ? Aprrenez-en plus sur le blog de la start-up.

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