Telecom

Pourquoi les coopératives bouleversent le monde du mobile

Avez-vous confiance en votre opérateur mobile ?
L’acte de vous abonner est-il porteur de sens ? Est-il le marqueur de vos valeurs ou un achat dénué de signification, un achat presque « alimentaire » ?

Aujourd’hui, dans tous les domaines de la consommation, les consommateurs souhaitent reprendre le pouvoir. L’un des symptomes de cette tendance est l’émergence des coopératives. Celles-ci fleurissent un peu partout dans le monde, comme une véritable tendance de fond, s’étendant de la banque à l’énergie (Crédit coopératif, The cooperative bank, Energcoop, Coop Energy…).

Qu’est-ce qu’une coopérative ?
Concrètement, qu’est-ce qu’une coopérative ? Elle peut être décrite comme « une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement ». C’est en tous cas la définition qu’en fait l’Alliance Coopérative Internationale, une ONG regroupant plus de 300 coopératives dans le monde. En d’autres termes, dans une coopérative, le capital est apporté par les clients membres et, surtout, la gestion est concertée entre eux.

Un phénomène qui s’affirme dans les Télécoms.
La coopérative est donc un mouvement transversal, qui perce de plus en plus dans les télécoms avec des exemples probants à travers l’Europe : « The phone coop » au Royaume-Uni, « Coop Mobile » en Suisse, « Coop voce » en Italie ou encore le tout jeune « Neibo » en Belgique. Ces coopératives peuvent fournir différents service IT (téléphonie fixe, accès à internet, téléphonie mobile) mais commencent généralement par une offre mobile. Pourquoi ? Tout bonnement parce que les investissements y sont moindre grâce au modèle de MVNO (voir « qu’est-ce qu’un MVNO »).

cooperative mobile operators

La volonté des consommateurs y est claire : donner un sens à leur achat en défendant une éthique.

Le premier vecteur avancé par les coopératives pour défendre cette éthique est la transparence. Les coopérateurs sont systématiquement informés des états financiers de l’entreprise, ils en connaissent aussi toutes les décisions. Ce qui amène au deuxième pilier : la capacité d’action. Les coopérateurs sont régulièrement impliqués dans le processus de décision, par des assemblées générales ou des votes, et ont donc la possibilité d’influer sur la stratégie de l’entreprise.

Enfin, le troisième pilier, et peut-être le plus important, est cette volonté de créer un modèle durable et équitable. Chaque coopérative a une manière propre de répartir le chiffre d’affaire et les bénéfices. Certaines privilégies dans un premier lieu la création d’emploi. D’autres comme Neibo visent à répartir les bénéfices entre les coopérateurs et des projets caritatifs ou équitables. Enfin, certaines coopératives comme « The Phone Coop » réinvestissent les bénéfices dans d’autres branche du réseau de coopératives auxquelles elles appartiennent pour créer une dynamique globale : des fermes, énergie renouvelable, projets sociaux…

Un mouvement communautaire
Les coopératives traduisent deux besoins fondamentaux de notre époque : le besoin d’apporter du sens à nos actes de consommation et le besoin de se regrouper.
Dans les télécoms comme ailleurs, les clients finaux vont souvent chercher à se regrouper autour d’une valeur commune pour mieux consommer. Ainsi les abonnements mobiles centrées sur les communautés se multiplient : offres pour les cinéphiles, offres pour les joueurs de jeux vidéos, offres pour une communauté ethniques, offres équitable et durables, offres pour les grands voyageurs et ainsi de suite.